Un pays sans amarres
Roman. 1938, suite à l’internement de son fils dans un hôpital psychiatrique en Algérie, Isabelle, déchirée, part le retrouver. Commence alors une épreuve abrasive, qui conduira son amour maternel sur un long chemin de dépossession. A travers cette autre culture et religion, ce n’est pas seulement son fils qu’elle rejoindra, c’est l’essentiel d’elle-même.
Depuis des années, le domaine de Vernette, tapi au cœur du Morvan, est perturbé par la conduite incohérente de Benjamin. En Juin 1938, la maladie du jeune homme s’aggrave. Son entourage, totalement désarmé, se résigne à le faire interner en Algérie, dans un hôpital psychiatrique récent, qui expérimente des méthodes innovantes.
Mais l’absent, bientôt, prend toute la place, la famille se désagrège. Isabelle, sa mère, se révolte et part le retrouver. Auprès de son fils, elle traversera une épreuve abrasive, qui conduira son amour maternel sur un long chemin de dépossession.
Dans l’Algérie qui vit ses dernières décennies coloniales, elle va découvrir une autre culture, une autre religion. Les rencontres seront des ferments d’élargissement humain et d’approfondissement spirituel. Ce n’est pas seulement son fils qu’elle rejoindra, c’est l’essentiel d’elle-même.
=== Extraits ===
"Tu n’étais pas conforme au modèle, impensable exception, inimaginable tare dans le clan respectable. Demain, le bateau va t’emmener très loin, la fêlure entre ton univers incohérent et le nôtre, si raisonnable, va s’écarteler en fracture irrémédiable. Désespérée, je me demande ce qu’il nous restera de toi. Peut-être qu’au fil du temps, dans nos souvenirs, le vent et les embruns, figeront en statue de sel, dans une oppressante immobilité, tes mouvements discordants, entravés pour toujours."
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"Le désert est l’espace où les liens se dénouent, où les sécurités prennent le risque de se fendre. Je reviens sur mes pas, je redécouvre le chemin que j’ai parcouru, je comprends comment mes révoltes, mes blasphèmes, mes doutes ont décapé les vieilles croyances rassurantes qui peu à peu se clarifient. Reste, dans une nudité étincelante, cette intime Présence, ce Souffle ténu mais fidèle, sur lequel il me faudra veiller sans cesse.
Non, je ne saurai jamais, le pourquoi de la folie de Benjamin, la dureté de Rodolphe, l’éloignement de Louis, mais je sais que, même sans la fulgurance d’une trace précise, je peux avancer d’une lueur à la suivante, mon chemin se tient sous le vacillement d’une bougie. Je ne suis sûre de rien, mais tous mes doutes peuvent être traversés dans la confiance et la paix parce que dans mes balbutiements, j’entends : "Suis moi, Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie."
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