Dieu a de grandes ambitions pour nous : la liberté, l’amour, la sainteté ! – Magazine Zélie
Dieu a de grandes ambitions pour nous : la liberté, l’amour, la sainteté ! Comme un enfant qui a une totale confiance en ses parents, nous sommes appelés à laisser croître notre grandeur d’âme, l’ambition véritable.
J’envisage de montrer comment coopérer humblement au désir immense de Dieu sur nous » : telle est l’annonce du frère Thomas Joachim dans son livre Heureux les ambitieux ! (EdB). Ce prêtre de la communauté Saint-Jean, ancien prieur général de la communauté – il a notamment dénoncé les agissements du fondateur de celle-ci -, est docteur en philosophie.
Dans son propos, il ne s’agit pas d’exalter l’ambition mondaine, prête à tout pour parvenir à ses fins ; ni même nécessairement, précisons-le, de devenir chef d’entreprise, de faire de la politique ou d’avoir une influence particulière – mais si nous discernons que c’est ce à quoi Dieu nous appelle, lançons-nous, pour la venue de son règne.
C’est plutôt de la grandeur d’âme dont on parle ici, également nommé la magnanimité (à ne pas confondre avec la munificence). « On doit à saint Thomas d’Aquin d’avoir expliqué, au XIIIe siècle, en quoi la magnanimité est compatible avec l’humilité, c’est-à-dire comment on peut se juger digne de grands honneurs tout en reconnaissant que l’on doit tout à Dieu », explique Thomas Joachim.
C’est le véritable esprit d’enfance, énoncé par sainte Thérèse de Lisieux lorsqu’elle écrit : « Au lieu de me décourager, je me suis dit : le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables, je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté. »
Pour autant, coopérer à l’ambition de Dieu pour nous ne va pas sans trois dispositions intérieures, selon Thomas Joachim. D’abord, le désir intense de ce bien qu’on rêve d’obtenir : nous sommes des êtres de désir et la spiritualité la meilleure consiste à approfondir ce désir. Ensuite, pour que ce désir ne se transforme pas en désespoir, il faut avoir confiance dans la réussite. « Se fier aux dons que Dieu nous a faits, c’est indirectement se fier à Dieu », affirmait le jésuite Marcel Viller. Enfin, la combativité est nécessaire car un grand désir ne peut s’accomplir sans effort (lire aussi notre article « Le combat spirituel en 4 questions »).
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Solange Pinilla, Magazine Zélie n°95, mai 2024