Ecclésia N°27, septembre 2015, Monique Hébrard:
(…)Outre ce magnifique parcours biblique et théologique, le cardinal Kasper offre des références philosophiques, tout en étant profondément ancré dans la réalité présente. Il dresse une liste des oeuvres de miséricorde, suivant quatre types de pauvretés (matérielle, culturelle, manque de relations, psychique et spirituelle). Il ne manque pas de souligner que la pratique de la miséricorde doit aussi faire bouger l’Eglise. Mais attention, la miséricorde ne doit pas être l’instrument d’un laxisme moral, d’un laisser-faire. Elle ne s’oppose pas non plus à la justice, « ni la supprime; au contraire, elle la dépasse, elle est plénitude de la justice ». En lisant ces pages, on pénètre un peu dans ce mystère magnifique d’une miséricorde qui « est la justice propre à Dieu ». Les chrétiens sont donc tous invités à « abolir une pratique légaliste trop rigide », pour un chemin encore plus ardu, à la suite du Christ: « Elaborer une nouvelle morale basée sur l’Evangile. »