Eglise en Val d’Oise, Emeric Dupont, octobre 2012 :
« COMBIEN DE TEMPS s’est-il écoulé depuis que j’ai été arraché à la Terre ? Je préfère ne plus y penser pour me concentrer sur l’espoir d’y retourner bientôt. Je rends grâce à Dieu. Jamais ne l’ai senti aussi proche. Ma vie de prière se nourrit de tous ces événements. »
En quelques pages, le Père Emmanuel Pic fait entrer le lecteur dans cette improbable histoire: des extra-terrestres ont enlevé un prêtre et l’emmènent au travers des galaxies. Ce roman s’apparente à la fable, rien n’y est laissé au hasard, loin de l’idée de divertir à bon compte. Car dans le vaisseau spatial, l’homme de Dieu n’est pas seul. Des espèces diverses et loufoques ont été collectionnées au fil des rapines des pirates d’outre-ciel. Et, de fil en aiguille, les conversations et débats vont aller bon train : sur quelles valeurs se retrouver lorsque nos références sont si diverses et en apparence inconciliables ? C’est finalement le désir de rentrer chacun chez soi, de mettre fin à l’exil, qui va souder cette petite communauté qui ne s’est pas choisie.
LE RAPPEL DE L’EXIGEANTE ET PASSIONNANTE DESTINEE DE L’HOMME
Donner, échanger, respecter, comprendre,compatir… sont autant de notions qui deviennent difficiles à mettre en œuvre devant l’étrange(r), devant ce à quoi nous ne pouvons nous identifier. C’est l’une des fines pointes de ce récit : l’insistance sur ce qui fait l’humanité, ce qui la constitue, et éventuellement la délimite. Sous l’autorité de l’ordinateur de bord, la communauté des exilés de l’espace devra apprendre la confiance en ce qu’elle ne peut vérifier par elle-même. Elle devra apprendre … la foi, au sens le plus profond du terme : se risquer, orienter sa vie vers l’inconnu, « sur une parole » que l’on juge digne d’être suivie… En discernant… Il faut parfois prendre un peu de hauteur pour rappeler à l’homme son exigeante et passionnante destinée. La terre a déjà trop vécu, elle n’aurait pas été un cadre assez neuf pour nous raconter cette histoire d’exil et de découverte. Ce message, il fallait nous le délivrer…depuis les étoiles…