Famille Chrétienne, du 18 au 24 juin 2011, propos recueillis par Guilhem Dargnies et Diane Gautret :
Extraits : A la demande des évêques de France, vous avez conduit un groupe de réflexion sur les musiques actuelles. Pourquoi ce travail, maintenant ?
L’élément déclencheur a été la profusion de la production chrétienne. Il a été jugé nécessaire d’établir un panorama de la situation afin de situer le point de vue de l’Église sur la question. C’est pourquoi il a fallu, dans un premier temps, distinguer les usages respectifs de ces musiques.
Mais ce travail a aussi été l’occasion de constater que le rock s’est définitivement amorcé, dans l’univers musical, un mouvement vers la pulsation. Même amenée à prendre différentes formes selon chaque style musical (reggae, rap, techno…), cette évolution demeurera.
Cette musique rythmée est donc à recevoir comme quelque chose que Dieu visite. Le tout étant de savoir distinguer une musique purement commerciale d’une musique de qualité, comme l’indiquait le cardinal Ratzinger.
Faut-il que l’animation liturgique s’intéresse à ce type de musique ?
Il ne faudrait pas que la peur paralyse le dialogue et empêche la recherche et l’expérimentation dans le domaine des musiques actuelles. Il peut y avoir de la méfiance, voire une certaine jalousie (de la part de la chorale, d’un organiste attitré, des interprètes d’une musique savante), à l’égard de groupes ou de formations musicales moins conventionnels. C’est regrettable, car cela revient souvent à ignorer (ou même à nier) les bienfaits pastoraux des musiques actuelles. Ces dernières ont pourtant vocation à occuper une place à part entière, à côté des autres musiques liturgiques. Ce qui ne veut pas dire que ces musiques à fort contenu émotionnel vont supplanter les musiques savantes.