Il célèbre la messe en treillis-rangers. Portrait, La Croix
Il célèbre sa messe en treillis-rangers. Sa valise-chapelle, qu’il ne quitte plus, a connu les tirs de roquette en Afghanistan. Aujourd’hui en poste à Saint-Maixent-l’École (Deux-Sèvres), à l’École nationale des sous-officiers d’active (Ensoa), le père Jean-Yves Ducourneau, 57ans, a effectué depuis vingt ans une douzaine d’opérations comme aumônier militaire, de la Côte d’Ivoire au Liban, de la Centrafrique au Kosovo.(…)
Au retour de sa première opération en Afghanistan, il a ressenti un grand vide, le même qui, bien souvent, hante les militaires qui reviennent de mission. Après un deuxième séjour, il se dote d’une meilleurs «assise spirituelle» et met sur le papier son itinéraire de « soldat de Dieu », dont naîtra l’un de ses premiers livres, en 2011: Les cloches sonnent aussi à Kaboul.
Sur le terrain, le «Padre», comme il se fait appeler, porte son sac, monte dans les camions blindés, crapahute à travers montagnes ou forêts. Mais ce passionné de la Grande Guerre, à laquelle il vient consacrer un ouvrage (Dieu dans les tranchées), ne porte pas d’arme. Il se dit «aumônier militaire et non militaire aumônier». «Je dois être capable de me protéger s’il y a une attaque. Il ne faut pas que je sois une cible potentielle ou une charge pour le groupe», précise-t-il, professant : «Dieu est présent dans la guerre sans être le Dieu de la guerre : il se met à la portée du plus faible et rejoint les hommes dans leurs souffrances.»
La Croix, Clotilde Costil, 17/05/2018