La Croix, Débats, 03/03/2016, Céline Hoyeau, extraits d’interview:
Quels efforts supplémentaires l’Église peut-elle faire dans sa lutte contre la pédophilie? La réponse de P. Joël Pralong, ancien infirmier en psychiatrie, supérieur du séminaire de Sion en Suisse
(…)Un autre volet me semble très important. Face aux scandales de pédophilie dans l’Église qui resurgissent ces dernières années, il ne suffit pas de demander pardon ni de verser des indemnités. Même si c’est absolument essentiel. Certaines victimes émettent le désir d’un accompagnement spirituel spécifique mais ont le sentiment que leurs blessures dérangent, et qu’après leur avoir demandé pardon, l’Église préfère ne plus les voir. Victimes dans leur enfance d’un adulte qui représentait l’autorité, et qui plus est Dieu, elles ont aujourd’hui l’image d’un Dieu abuseur, dangereux…
Et pourtant, elles continuent d’être en quête spirituelle. Cela n’exonère absolument pas, évidemment, d’un suivi psychologique, mais l’Église doit aussi pouvoir leur proposer un accompagnement pour répondre à ce désir de reconstruire l’image de Dieu. Un père spirituel ou un laïc chrétien, bien formés à cette problématique, peuvent aider à guérir de ce rapport blessé à l’autorité. Mais nous pourrions proposer aussi des groupes de parole, où les victimes pourraient redécouvrir une fraternité.