La « Vetus Syra », une traduction inédite des Évangiles « au plus près des mots de Jésus » – La Croix
Entretien
La première traduction en français d’une version très ancienne des quatre Évangiles, rédigés en araméen au IIe siècle, la Vetus Syra, vient de paraître. Notes explicatives et tableaux didactiques rendent l’ouvrage accessible à tous. Son auteur, Étienne Méténier, prêtre des Béatitudes et docteur en théologie, explique pourquoi et comment il a entrepris ce travail.
Pourquoi nous l’avons fait
C’est un événement dans l’histoire des traductions françaises des Évangiles. Pour la première fois, une traduction en est proposée, non pas à partir des textes grecs ou latins, mais à partir d’un ensemble de manuscrits en araméen. Rédigée au IIe siècle, avant la fixation du canon des Évangiles au IVe siècle, la Vetus Syra a été rapidement oubliée. Elle n’a été redécouverte qu’à partir du XIXe siècle.
Le livre vient de paraître (1). Fruit du travail savant d’un chercheur-associé de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, il se présente comme un manuel didactique, accessible aux non-initiés. S’inspirant du renouveau de l’édition biblique aux États-Unis, il offre un ensemble de notes et de tableaux qui précisent le sens des mots araméens, ou le contexte culturel ou religieux d’un thème ou d’une expression.
C’est le père Étienne Méténier, prêtre des Béatitudes, qui a mené ce travail. Il en explique le sens dans ces pages. Pour ce missionnaire qui a bourlingué du Proche-Orient à l’Afrique, en passant par l’Amérique latine, c’est par l’Évangile que l’Église touche au plus près le cœur des hommes. « L’Évangile a des paroles de feu !, s’exclame-t-il. Toute la vie chrétienne, toute la vie de l’Église, doit jaillir de l’Évangile. »
Ce livre, il l’a écrit pour donner à ses lecteurs le goût et la saveur des textes, dans une version si proche du milieu culturel et religieux du Jésus historique. La langue de l’araméen, plus concrète que le grec, offre une rencontre plus tangible avec le Christ. « La vérité, assure le père Méténier, c’est une personne, et non un contenu cérébral. » Une personne humaine et divine, selon les chrétiens, qui ne se laisse pas enfermer dans des textes figés, mais se cache et se dévoile à la fois, pour les croyants, dans la multiplicité des sources que les anciens leur ont transmises.
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Recueilli par Christel Juquois,