Le Figaro, 2 juin 2017, Jean-Marie Guénois s’entretient avec Raniero Cantalamessa
Extraits
Le Père Raniero Cantalamessa revient sur le cinquantième anniversaire de la rencontre internationale des mouvements charismatiques.
Ce religieux capucin italien, mondialement connu et que trois papes, Jean-Paul II, Benoît XVI et François ont choisi pour leur prêcher les retraites spirituelles au Vatican, explique pour Le Figaro l’enjeu de la rencontre internationale des mouvements charismatiques ce week-end de Pentecôte à Rome pour leur cinquantième anniversaire.
» Le Renouveau charismatique fête ses 50 ans au sein de l’Église catholique
LE FIGARO – Qu’est-ce que le renouveau charismatique a apporté à l’Eglise catholique?
Père Raniero Cantalamessa – Le renouveau charismatique a tout apporté et rien apporté à la fois! Rien parce que le Saint-Esprit n’a jamais abandonné l’Eglise mais il était un peu dans l’ombre. Il a tout apporté parce que le renouveau charismatique est la réalisation de l’intention de Saint Jean XXIII. Ce pape attendait du Concile Vatican II qu’il soit une nouvelle Pentecôte pour l’Eglise. Le renouveau charismatique est donc le signe de la réponse de Dieu à cette prière. Une nouvelle conscience du Saint Esprit s’est ainsi diffusée dans toute l’Eglise. Le Renouveau charismatique a donc apporté l’urgence d’une Eglise spirituelle qui prie, qui loue le Seigneur. Il a suscité beaucoup de communautés attirantes pour les jeunes. On le voit très nettement en France où le renouveau charismatique a redessiné la géographie catholique de la France.
Certains dans l’Eglise n’apprécient pourtant pas le renouveau charismatique, pourquoi?
Les dons de Dieu quand ils tombent dans les mains des hommes sont toujours obscurcis et gâtés. Le renouveau charismatique ne fait pas exception. A côté de tant de merveilles, on a assisté à beaucoup de défaillances. Ces défaillances ne doivent pas nous décourager. Saint Paul aussi se plaint de troubles dans les premières communautés. Une Eglise sans les charismes serait une Eglise morte.
Le pape François semble moins en empathie que le pape Jean-Paul II ne le fut avec le renouveau charismatique…
C’est une erreur de perspective! François a avoué qu’il était plutôt distant du renouveau, au début et en Argentine. Il disait que c’était comme des école de Samba… Mais une fois qu’il la connu, il a compris que c’était une chance et une grâce pour l’Eglise. Je le comprends car j’ai vécu la même chose. Au début j’ai résisté, j’ai critiqué le renouveau, jusqu’au moment où j’ai fait cette expérience spirituelle qui a changé ma vie. Le pape François est donc le premier Pape à pouvoir parler du renouveau à partir d’une expérience personnelle. Je l’ai connu avant d’être Pape. Il m’a invité deux fois pour prêcher une retraite à son clergé à Buenos Aires. J’ai vu qu’il était déjà très engagé sur le plan œcuménique mais son intérêt pour le renouveau lui permet de corriger et de dire ce qui ne va pas. (…)
Lire la suite sur www.lefigaro.fr